Des timbres qui ne sont pas des timbres-poste ?

Les timbres-poste ne sont pas les seuls timbres à être recherchés par les philatélistes. Il existe d'autres catégories de timbres, que reprennent la plupart des catalogues. Certains sont indiscutablement des timbres-poste, d'autres ont un statut particulier.

 Les timbres de poste aérienne

Les timbres de poste-aérienne mentionnent "poste aérienne", "airmal", ... ou une symbolique particulière. Mais ils recouvrent 3 cas :

1. Des timbres émis pour servir à l'affranchissement des envois par avion, les timbres ordinaires ne peuvent servir à ces envois, et ces timbres ne peuvent servir aux envois ordinaires. Il est donc logique de leur accorder un statut spécial.
2. Des timbres émis dans un tarif aérien spécifique, mais qui peuvent servir aux envois ordinaires.
3. Des timbres à forte faciale, souvent utilisé pour les lourds envois aériens, mais aussi sur les colis ou les recommandés.

En France ils peuvent servir à tout type d'envoi, et les timbres-poste sans mention "poste aérienne" peuvent servir aux envois par avion. Il n'y a donc aucune différence dans leur fonction.

La seule différence est la mention "poste aérienne" et des sujets liés à l'aviation, encore que les timbres de poste aérienne n'aient pas l'exclusivité des sujets aériens.

C'est pourquoi il est le plus souvent curieux de les différencier des timbres-poste.

 Les timbres à surtaxe

Une surtaxe est un montant supplémentaire perçu lors de l'achat du timbre, mais qui ne permet pas d'obtenir en contrepartie un service postal.

Sur le timbre, il y a 2 faciales : X + Y, où X représente la valeur d'affranchissement, et Y la partie reversée à l'oeuvre.

En France, cette surtaxe est reversée à la Croix Rouge Française. L'association pour le développement de la philatélie (ADP) est financée par une partie de la surtaxe des carnets "Journée du timbre".

Les anglo-saxons les désignent par le terme "semi-postal", qui rend particulièrement bien compte de leur statut.

Ces timbres sont très peu utilisés par le grand public, les philatélistes sont quasiment les seuls acheteurs, ce qui limite l'intérêt de ces timbres...

Mais au final ce sont clairement des timbres-poste.

Il existe également des timbres de bienfaisance sans valeur d'affranchissement, mais dont l'utilisation à côté de l'affranchissement normal a put être obligatoire pendant de courtes périodes. Selon leur statut (obligatoire ou pas), ils représentent plus ou moins d'intérêt pour le philatéliste qui les classera à part.

 Les timbres-taxe

Contrairement aux timbres-poste, les timbres-taxe matérialisent une taxe perçue à l'arrivée au lieu du pré-paiement d'un service : le montant comprend à la fois le prix de l'acheminement, et une "amende" (destinée à couvrir le coût de recouvrement de l'affranchissement, et le risque d'avoir acheminé une lettre sans être assuré d'être payé).

Supprimé en France le 18/11/1988, ces timbres n'ont été vendus au public que pour satisfaire les philatélistes. Il ne sont pas utilisables par l'usager mais par les postiers. Ce ne sont donc par des timbres-poste, ce qui n'empêche pas qu'ils intéressent le philatéliste.

 Les timbres préoblitérés

Il s'agit de timbres "oblitérés à l'avance", ils sont ne sont utilisables directement par l'usager, il y a des conditions notamment sur le nombre d'objets à déposer à la fois et ils doivent être remis à un agent des postes et pas dans une boîte aux lettres.

 Les timbres de franchise militaire

Les timbres de franchise militaire ont eux aussi des restrictions quand à leur utilisation : il ne peuvent être utilisés que par des militaires et doivent être remis à des militaires (le vaguemestre ou la poste militaire) qui les remettent (si le destinataire n'est pas militaire) à la poste civile, et non directement par l'usager à la poste civile.

Mais surtout ils ne correspondent pas à un pré-paiement de l'usager.

 Les timbres de service

Un des seuls cas d'utilisation des timbres de services français par l'organisme émetteur : l'affranchissement des envois de timbres à destination des philatélistes. Par manque de valeurs complémentaires, l'affranchissement est souvent complété par des timbres français.

Un timbre de service est un timbre utilisé par un organisme particulier (généralement gouvernemental), et normalement non utilisable en dehors de cet organisme.

En France sont listés dans cette catégorie les timbres émis par l'UNESCO à Paris, et par le Conseil de L'Europe à Strasbourg.

Cette dénomination est impropre, en effet ces timbres ne sont pas utilisés par ces organisations (elles utilisent d'autres moyens d'affranchissement, en particulier des machines à affranchir comme dans beaucoup d'entreprises). De plus, les particuliers - principalement des philatélistes - peuvent acheter (par correspondance ou dans les points philatélie), et même utiliser sur courrier ces timbres, avec des compléments en timbres-poste français éventuellement, à condition de poster dans les bureaux de poste dont dépendent ces organismes (Paris 7 pour l'UNESCO, Strasbourg pour le Conseil de l'Europe).

Non émis de la seconde guerre mondiale

Non émis de 1947 (épreuve) par Muller, précurseur de sa Marianne.

Les seuls vrais timbres de service français sont les timbres non-émis "courrier officiel", ainsi que des entiers postaux émis pour l'usage de la Poste.

 Les timbres télégraphe et les timbres téléphone

Les activités postales (transport physique) et les télécommunications (transport virtuel) ont eu et continuent d'avoir des interactions, les timbres pour le service télégraphique ou téléphoniques ne servent pas à justifier le paiement du transport d'un objet, d'autre part ils ne peuvent être utilisés pour l'affranchissement des correspondances physiques.

 Les timbres pour colis

Les timbres pour colis postaux servent à justifier l'affranchissement des colis, mais ils ne servent pas sur le colis lui-même.

 Les timbres pour journaux

Les timbres pour journaux français ont la particularité de justifier à la fois une taxe fiscale et parfois une taxe postale. Leur usage est particulier, un peu comme les préoblitérés, et ils ne peuvent affranchir le courrier normal.

 Les timbres fiscaux

Les timbres-poste étaient à l'origine un cas particulier des timbres fiscaux, car l'argent rentrait dans les caisses de l'état quel que soit leur usage. C'est pourquoi il a existé des timbres "Postage & Revenue" pouvant servir postalement ou fiscalement. De même on trouve parfois des utilisations fiscales de timbres prévus pour l'affranchissement des lettres, mais c'est par tolérance, l'inverse étant rarement toléré.

Certains fiscaux sont parfois oblitérés postalement, cela n'en fait pas des timbres-poste !

Timbre fiscal de la radiodiffusion utilisé uniquement dans les bureaux de poste.

Timbre fiscal oblitéré en compagnie de timbres-poste sur un bordereau de colis postal d'Alsace-Lorraine.

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